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Archive pour la catégorie « mots d’humeur »

Low cost ou coup bas ?

Je me lance ! Si j’essayais d’emprunter une compagnie aérienne de vols low cost pour un Bordeaux-Genève ? C’est pas cher me dit mon entourage (alors que c’est faux). Un petit rappel de texte : low cost veut dire bas coût (pour l’entreprise) mais pas bas prix pour le consommateur.
C’est parti. A mon arrivée à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, je lis sur le panneau électronique : enregistrement au hall Billi ! Qu’ès aquò lo Billi ? Je m’adresse à une hôtesse postée près de la borne. « C’est le grand cube noir en sortant à droite », me dit-elle assez distante. Voulant en savoir un peu plus, elle me rétorque : « vous avez choisi cette formule, vous allez voir, bon courage ! L’inquiétude me gagne. J’utilisais pour la première fois une compagnie low cost, je découvrais un lieu et un nom inconnu Billi et j’avais pour réconfort la réponse très ambigüe d’une hôtesse. Fallait-il que je continue ? Je sors de l’aérogare et me dirige vers ce fameux bloc noir. En effet, cela surprend. La porte poussée, un hangar que l’on trouve dans les grandes exploitations agricoles, se présente devant moi contenant une file d’attente aux comptoirs, invraisemblable. Décrire ce lieu serait trop long. De toute manière quel était le but principal que je m’étais fixé : prendre un avion coute que coute. Je m’installe dans la file d’attente et attend, attend…Une heure et demie debout chrono en main jusqu’à l’enregistrement. L’accès à la salle d’embarquement assez fuide puis à nouveau entassement dans un espace restauration et attente pour l’embarquement (encore une heure). Cet hangar à stoker les voyageurs commence à m’oppresser, pas de fenêtre, des tôles, des tôles…
Un fois installé dans l’avion (placement libre), les instructions arrivent et c’est là l’apothéose du non sens et de l’absurdité de ce vol.
Du commandant de bord au personnel d’accompagnement on vous parle de la pluie et du beau temps de la ville destination, des consommations en vente et de la boutique de souvenirs ou d’objets de luxe vendus dans l’avion, en français et en anglais.Très bien. Puis tout à coup, les consignes de sécurité (interminables) arrivent, toutes données en anglais.
Surpris de cela je m’adresse discrètement à un membre du personnel et lui demande pourquoi tout est dit en anglais et pas un mot en français, comme pour les autres messages. Sa réponse : « lorsque vous achetez un billet vous signez comme quoi vous devez comprendre l’anglais ! » Ahuri, je veux en savoir un peu plus et il me rajoute « même en cas d’accident toutes les consignes de sécurité et d’évacuation sont données en anglais, c’est dans le contrat ». Ca au moins c’est dit et réglé. Les bras m’en tombent et suis resté sans voix.
Je m’enfonce au plus profond de mon fauteuil et je commence à réviser toutes mes connaissances en anglais au cas où. Je ne pensais qu’allant à Genève, je devais emporter mon dictionnaire anglais-français.
Ce que je trouve scandaleux, c’est que les annonces de vente des produits à bord ou d’annonces sans trop d’intérêt sont dites dans les deux langues et que les consignes de sécurité soient uniquement dites en anglais sous prétexte que l’on doit connaître cette langue pour voyager sur ces vols. Le pognon avant la vie !


		
        

L’opéra, le surtitrage, sa démocratisation et mes cervicales !

Je viens de lire, sur un site internet spécialisé en opéra, le texte d’un journaliste musicologie évoquant les surtitrages dans les salles d’opéras. Je le remercie vivement d’avoir abordé ce sujet, sujet qui devient tabou auprès de tous les amateurs d’opéra. Personne n’ose avouer le côté néfaste de cette technologie portée à l’opéra. Si par hasard on s’aventure à dire à quelqu’un, qui ne va que très rarement à l’opéra, que nous sommes contre cette technologie, on se fait traiter de tout et surtout, oh l’horreur, on est catalogué d’élitiste et comme quoi on est contre la démocratisation de l’opéra. Je rappelle que c’est plutôt c’est l’inverse qui se produit ! C’est justement en prenant le public pour une machine à avaler ou en lui mâchant le travail qu’on lui empêche d’entrer dans ce monde magique. On lui interdit d’apprécier le mystère de l’alchimie, musique/texte/visuel, qu’est le spectacle lyrique. On lui empêche de créer son propre univers d’émotions et de plaisir. On lui impose de rire et c’est souvent à contre courant. On le matraque de phrases (ou de mots) insipides qui n’apportent absolument rien à la dite compréhension de l’histoire. Que de traductions stupides et inutiles ramenées à quelques mots. Cette « explicaterie » de bas étage, nuit. Elle devient parasite à l’écoute émotionnelle et au regard de l’action scénique. Le temps que nous levons les yeux, happés par ces lumières de textes au dessus de nos têtes ou en plein face, l’action sur scène est passée. On relève la tête au cas où l’on aurait oublié de lire un mot clé. Rebelote. Sur scène le ténor a quitté la scène, par où ? Pas vu !
A-t-on besoin pour apprécier un opéra, d’avoir en direct le mot à mot du livret. Depuis des siècles cela se saurait !

Dans certaines salles, le surtitrage est sur le dossier du fauteuil devant soi. Au moins on peut l’éteindre. Fréquentant de nombreuses salles d’opéras, j’essaie le plus souvent de louer des places d’où on ne voit pas les surtitres (c’est de plus en plus dur). A Paris Bastille, les places sans visibilité de surtitrage sont mentionnées. A Bordeaux, heureusement que le lustre cache cet objet de torture mentale (et physique parfois). Mon médecin a cependant raison : il me conseille ce procédé comme moyen médical pour mes cervicales. Il me dit : dès que vous souffrez, louez-vous une place au parterre et tournez la tête un coup à droite puis à gauche vers les surtitrages de côté puis au plafond pour le surtitrage principal. J’ose à peine imaginer les passerelles financières juteuses entre la culture et la santé….

Pour moi cette technologie imposée et pseudo-prisée par les spectateurs est vicieuse et polluante. Ils passent la soirée à lire les phrases en essayant de les faire correspondre sur ce qu’ils entendent ou voient. C’est un véritable appauvrissement du spectateur. Quelle stupidité lorsque les phrases arrivent avant le phrasé des chanteurs. Quelle stupidité lorsque la même phrase reste affichée de nombreuses minutes pendant que les chanteurs poursuivent leur chant. Comme on se demande ce qu’ils racontent, on remet ça ! Nouvelle séance de relaxation des cervicales. Le plus terrible est le surtitrage en français d’opéras chantés en français. Cela devient du grand guignol. Les gens rient, car jamais les textes écrits ne sont en harmonie avec les textes chantés. Avez-vous déjà entendu les premiers mots du duo final de Carmen : « C’est toi ? C’est moi ! » ? Avant que nos deux héros disent ces deux phrases, le texte est déjà à l’écran. R I D I C U L E ! Je suis absolument d’accord avec le journaliste du site internet, lorsqu’il évoque les nombreux moyens d’information que le spectateur peut consulter quelques heures avant de se rendre à l’opéra. A t-on besoin de connaître pendant le spectacle le texte intégral (ou tronqué) pour apprécier tel ou tel ouvrage ? Je propose et souhaite que demain nous ayons en complément des textes, des extraits des partitions de l’ouvrage !…A ridicule, ridicule et demi !  C’est ce qu’on appellera à nouveau, une technique pour la démocratisation de l’opéra ! Pendant ce temps le chaland culturel passe.

Jean-Claude Meymerit


		
        

Pardon ! je n’ai pas la téloche ! C’est grave ?

Je me trouve à discuter avec trois personnes de mes connaissances. On parle de tout et de rien et l’on rit, bref on passe un super moment.
Comme toujours dans ce genre de détente, notre (la vôtre) sainte télé fait son entrée par la grande porte. Le slogan « vu et entendu à la télé » frappe toujours.
Un de mes interlocuteurs se référant à une émission de télé vue la veille, me demande avec la phrase qui inévitablement tue : « tu l’as vue » ?
« Non, car je n’ai pas la télé » annonçai-je ! C’est alors qu’un bug fait son entrée dans les cerveaux de mes interlocuteurs. J’entends les sous-entendus : il n’a pas la télé ? Le pauvre ! Comment fait-il pour vivre ? On ne peut plus discuter avec lui, car il ne sait pas ! etc…
Une fois cette onde choc passée et qu’ils aient acceptée ma maladie incurable, un dialogue de haut vol s’instaure :
- comment fais-tu pour te tenir informé de l’actualité ?
- j’écoute la radio !
- oui, mais ce n’est pas complet, il n’y a pas les images ! (sic) et quelles radios ? . Attention, cela va faire mal ! me dis-je tout bas et balance : « j’écoute de préférence les radios du secteur public ». En effet, l’effet escompté jaillit. Stupéfaction générale. Dans leurs têtes, « non content de ne pas avoir la télé, il n’écoute que les radios publiques ». Voyant le désarroi des visages en face de moi, je rajoute : …et Radio classique.
Je me mets à leur place. Ils avaient devant eux un individu qui n’avait pas vu les déferlements d’images détaillées d’un accident mortel de la route ou celles des gros plans fardés des maquillages outranciers des intervenants de débats stériles.
Cependant, lorsque je leur signale que sur Radio France « il y a aussi » des informations et émissions sur l’actualité politique, sociale, culturelle, sportive, internationale etc…et que sur Radio Classique j’ai écouté pendant une heure et demie François Zimeray, ambassadeur de France en charge des Droits de l’Homme, ceci agrémenté d’un programme de musique classique, la discussion tombe alors comme un soufflet trop tôt sorti du four.
Et oui ! la télé a encore frappé !



Chaises musicales à la sauce verdienne.

Je ne pensais pas qu’en allant écouter une représentation du Trouvère de Verdi, j’allais assister à une démonstration du jeu des chaises musicales. En effet, tout semblait calme, les nombreux lycéens silencieux, le charme lyrique opérait, lorsque tout à coup en plein milieu d’un des tableaux du premier acte, le couple assis devant moi se lève, dérange tout le monde, avec bruits de fauteuils, murmures et commentaires variés, porte qui s’ouvre et se ferme, enfin bref, la totale. Côté positif, deux places se libèrent ! C’est alors que le principe des chaises musicales entre dans l’arène. Les personnes assises à côté de celles qui ont déserté se déplacent de deux crans, mais comme elles voient moins la scène, elles reculent d’un cran. Au même moment, d’autres personnes qui avaient repéré ces places libres avaient déjà entamé leur stratégie d’attaque. Marche arrière pour certains, car (je ne sais pas si vous me suivez ?), comme il n’y avait plus deux places côte à côte puisque les derniers en mouvement n’avaient repris leur marche arrière que d’un cran, ce fut la panique. De plus, et cela est bien connu : si on part de chez soi à deux pour aller voir un spectacle, il faut rester à deux, collé quoiqu’il arrive, car pour apprécier un spectacle il faut deux cases de neurones sinon rien ne va plus.

Le calme revient. Seulement, tout ceci avait distrait quelques personnes qui se sont senties obligées de boire. Donc, opération bouteilles d’eau, et les fameuses débouchonnades avec le bruit des bouteilles en plastic que l’on écrase. Et hardi petit ! chacun son flacon et sa marque. Les trois personnes pas très loin de moi venaient d’avoir subitement la pépie aiguë , car à en juger le nombre de va et vient du sac à la bouche, je voyais le moment ou d’autres envies allaient jaillir. Cette manie de boire par toute petite gorgée avec chaque fois ce rituel des plus stupides, est insupportable. Au fait, j’ai oublié de vous rappeler que nous étions à l’opéra et que les chanteurs continuaient à raconter sur scène leur déchirement familial et amoureux.

Non ! pas possible ? Encore un bruit de sièges. Un autre couple sort, avec le même bruitage de fond. À peine franchi le seuil de la porte, les chaises musicales reprennent leur rythme toujours sur un fond de Verdi. Cette fois ci les choses s’organisent mieux, c’était chacun pour soi : on descend et on remonte les marches, on regarde la scène, on se redéplace, on repart etc…aucune fixation. Entracte ! Pas de bol pour ceux qui venait de trouver enfin leur point de chute.

Le spectacle reprend et juste avant les premières mesures du célèbre air du ténor « di quella pira« , c’est reparti. Un autre couple sort avec bien sur le même scénario incontournable déjà vécu deux fois. Ce jeune couple n’a pas l’air de sortir, il reste à la porte. C’est vrai que les contre ut (même pâlots) ont dû les stopper dans leur élan.

Qu’est ce qu’ils tous ce soir à avoir la bougeotte, à sortir, à changer de place et à boire ? Par bonheur, la classe de jeunes collégiens, présente pas très loin, n’a pas bronché et a montré l’exemple du silence à respecter dans une salle de spectacle. Pourvu qu’ils ne pensent pas qu’assister à un opéra, c’est changer de places tous les quart d’heure ? Non, j’exagère !
J’ai oublié de vous dire, tout ce cirque a eu lieu à l’étage du Paradis du Grand Théâtre de Bordeaux.



Quand les principes de stupidité dépassent les principes de précaution !

On ne doit pas laisser des jeunes filles mineures toutes seules dans une baignoire ! répondu par un agent d’accueil du Grand Théâtre de Bordeaux à des grands parents qui emmenaient leurs deux petites filles assister à un spectacle de ballet et qui n’ont pas pu avoir les quatre places de la même baignoire (petite loge fermée sous les galeries et légèrement surélevée par rapport aux sièges du parterre). Voilà le décor planté. Cela se passe dans un grandiose lieu culturel où la règle du risque zéro et de l’interdiction est reine.

Angoisse des grands parents car il ne restait en location que deux places dans une baignoire et deux autres celle juxtaposante. Aussi, dilemme : soit chacune des deux soeurs mineures d’une douzaine d’années sera accompagnée dans la baignoire par un des grands parents, soit, elles resteraient ensemble profiter d’un moment de bonheur entre elles, malgré la consigne stipulée par l’employée, ayant des comptes à régler avec le passé. Pas le sien, car celui-là on s’en fout, mais avec le passé de ces baignoires au cours du XVIIIe° et XIXe° siècles lorsque ces baignoires servaient plus aux contacts des chairs que celui de la musique. Qu’est ce qui se passait dans ces minuscules petits lieux. Je crois que notre charmante hôtesse avait dû recevoir de son CE, en cadeau de Noël, un livre du Grand Théâtre et se voyait en crinoline dans une de ces baignoires, le rideau à croisillons baissé. Oui car j’ai oublié de vous le dire à l’époque on était dans ces baignoires pour voir mais pas pour être vu et un rideau grillé se levait en fonction des activités pratiquées à l’intérieur. Ceci dit il ne faut pas non plus exagérer, il s’agissait le plus souvent de galants rendez-vous de personnalités hommes et femmes bien à vue dans la ville et qui venaient passer un agréable moment. On s’y voit déjà soi-même !

Là où je reste un peu dubitatif c’est au risque éventuel encouru par nos deux jeunes filles. Un acte de pédophilie ? Réfléchissons ! Afin que ces deux gamines subissent ensemble des sévices corporels d’attouchement, encore faudrait-il que ces « attoucheurs » soient également deux et dans la même baignoire. De plus, il faudrait que ces deux pervers « attaquent » en même temps et que les deux gamines, surprises, en restent bouche bée ensemble; le tout dans un silence quasi-absolu ou seule la musique de Prokofiev agirait. Bon, pourquoi pas ! Admettons ! Ou bien, un seul pervers est dans la baignoire et se précipite sur une des gamines sans que sa soeur hurle et que l’autre occupant de la quatrième place réagisse. Bon, pourquoi pas ! Admettons ! Imaginons maintenant le scénario catastrophe, mais inverse ! Que nos deux jeunes innocentes sautent sur les deux personnes bien installées sur leurs sièges. Bon, pourquoi pas ! Soit, admettons ! Tout semble envisageable dans ce temple de l’art puisque l’alerte de principe de précaution a été donnée. Avec toutes ces hypothèses envisagées, les probabilités qu’un drame se déroule sous les yeux et les oreilles de centaines de personnes regardant et écoutant religieusement un spectacle de danse, semblent peu plausibles. Quoique ! Pourquoi cet agent a prévenu ? Est-ce déjà arrivé ? En tout cas, pour gâcher le plaisir d’un beau spectacle à une famille en leur laissant imaginer le pire, il ne peut pas y avoir plus stupide.

Pourquoi fonctionner continuellement sur des interdictions et des principes de précautions exacerbés et complètement absurdes – il ne faut pas rester debout devant son siège, on subit des fouilles trop excessives et un peu limites à l’entrée du service location en semaine, il ne faut pas faire de photos de la salle au début du spectacle et aux entractes, etc..sans oublier la présence d’ampoules blanches allumées en permanence aux places du paradis pendant les spectacles -. Sait-on jamais ! Laisser le paradis dans le noir ? Que de fantasmes ! Par contre, silence sur les gens qui grignotent et qui boivent, qui laissent pendre leurs vêtements sur les balustrades et qui utilisent leur portable pendant le spectacle. Il est vrai que l’exemple vient d’un utilisateur de la loge d’avant scène gauche, qui a chaque représentation, fait jaillir de ses mains expertes, une lumière blanche persistante de son iPhone pour en faire bénéficier la salle. Normal, tout le monde n’est pas le Directeur !



Que celle ou celui qui a connu une soirée pire me lance une bouchée !

Une amie a imaginé et espéré, en réunissant autour d’une table cinq personnes qui ne se connaissaient pas ou à peine, qu’elles allaient communiquer en s’apportant mutuellement des connaissances culturelles indispensables pour ne pas rester en cette fin d’année, complètement idiots. Beau programme de soirée d’hiver ! En clair, une soirée de recyclage culturel. Une soirée copyright de certaines mascarades bourgeoises du siècle dernier avec en moins le style et les grands noms. Savez-vous ce que c’est qu’un repas au cours duquel vous entendez pendant les deux premières heures durant, montre en main (ou portable), la même voix qui, avec la même emphase débordante de vide et d’inepties, essaie de vous inculquer une bouillabaisse culturelle à en faire vomir une oie en plein gavage de Noël ? La bêtise et l’insolence dans toute sa splendeur. A part votre serviteur qui avalait les plats servis, comme s’il finissait un jeun et que le repas de ce soir-là était une délivrance stomacale.
Dieu sait si j’ai fait des diners insipides (que j’avais décidé de plus faire). Pourquoi ai-je accepté celui-ci ? Cela était écrit, il devait avoir lieu, comme un assaut final ou tout simplement comme une exorcisation à tout jamais de ce type de soirée.
Ce soir-là, j’ai vu l’horreur du comportement humain. Le même pantin qui, pendant plus de deux heures, à trouver le moyen de nous déballer dans le moindre détail la vue qu’il a depuis son appartement à l’étranger, de nous dire qu’il possédait un enregistrement live unique de Callas dans Lucia (imaginez ma tête !) – pour votre info, il s’agit d’un enregistrement que tous les fans de Callas possèdent dans leur discothèque – de nous signaler qu’il était allé à une exposition à Paris et que la file d’attente était énorme et nous raconter une saga sur la vente de sa magnifique statuette qui coûte une fortune. Par l’étalage de ce catalogue beaucoup moins passionnant que celui de la Redoute et des 3Suisses confondus, il croyait épater la galerie en essayant de créer autour de la table une jalousie à faire baver tous les puceaux du village feuilletant toujours les mêmes pages. Il y a presque réussi, à part moi, toujours la tête dans le sauté de veau. La maîtresse de maison, elle, en transit permanent entre la cuisine et la table, avait dû tomber sur un dictionnaire de poche car chaque fois qu’elle arrivait à la table, elle nous lançait un mot clé de relance de discussion (ou plutôt monologue) dont cet hideux personnage saisissait au vol. Les trois autres convives le badaient comme les estivants d’un 14 juillet regardant un feu d’artifice le regard agars et les lèvres entrouvertes de bonheur. Je me suis levé et proposé à la maîtresse de prendre congé avant la fin du repas. Voyant son état de culpabilité de maîtresse de maison ayant raté sa soirée, me dit : je ne sais plus recevoir ! je ne sais plus réunir mes invités ! je n’ai pas su donner la parole à tout le monde ! etc… Voyant son état désespéré, je fis marche arrière et décida de reprendre mon rôle de potiche stupide inculte. C’est alors que pour couper court au vomissement culturel de ce même type, je me lançai dans ma dernière et très rare intervention, espérant tout au moins jeter un froid de moquerie : vous connaissez Libourne ? dis-je calmement. J’ai pris ma question dans la gueule comme un boomerang car un des convives (dans le rôle de la carpe de service) connaissait bien cette ville et commença à me la détailler. J’avais tout faux ! Il prenait le relais. C’est vrai qu’il n’avait pas encore parlé. J’ai repris mon masque de mec qui s’emmerde et j’ai fini le repas en mangeant et buvant à volonté sur un descriptif touristique très détaillé de Libourne…(Google peut aller bugger !).



Peut-on organiser une famille comme une PME ?

Même si toutes les familles et toutes les petites et moyennes entreprises ont des spécificités liées aux structures et aux personnes, peut-on appliquer aux deux les mêmes règles de fonctionnement et de management ? Personnellement, je ne le pense absolument pas. Des différences fondamentales créatrices sont présentes dans ces deux assemblages d’hommes et de femmes. Autant l’un est basé sur des valeurs d’émotions, de filiation, de génétique, d’appartenance, autant l’autre est basé sur le profil financier essentiellement avec des touches humaines plus ou moins fortes que l’on appelle ressources humaines ou culture d’entreprise.
Si, dans une famille, la notion du rôle traditionnel de patriarche se perd, il est à regretter cependant la perte de plus en plus marquée de passation de connaissances et de patrimoine aux générations futures. Ce constat est le seul parallèle qu’il y ait avec l’entreprise. Lorsqu’un employé prend sa retraite, il a rarement la joie et l’honneur de transmettre à son nouveau collègue remplaçant, les astuces, les rouages, la culture de son travail et sa place dans l’entreprise qu’il quitte. L’époque et la technologie sont là pour le pousser à tourner la page avec des comportements et décisions des dirigeants plus proches du dédain et mépris que du respect. Dans une famille, s’il n’y a pas de transmission dès le plus jeune âge, l’aïeul s’éteint avec tout son patrimoine. Il ne faut pas dire que le patrimoine actuel de nos aînés soit plus pauvre que ceux des générations antérieures, non ! Il est tout simplement plus tardif car lié à une espérance de vie plus longue. L’inter génération tant proclamée par tous est loin d’être appliquée au sein de la famille.
Dans une famille, les liens ne sont pas dans le pouvoir de l’argent et la rentabilité ni dans une stratégie de hiérarchie. Les bases sont la tendresse, le respect et l’éducation portés aux enfants, aux petits-enfants et aux parents en fonction de la place occupée par chacun au sein de la famille. Cependant ces bases ne sont pas imposables ni dictées par un quelqu’un de la famille. Elles sont en chacun de soi gérées par ses propres émotions et ressentis. On appelle ce phénomène « l’esprit de famille ». Un grand père qui n’éprouve pas de sentiments exacerbés pour ses petits-enfants, qui ne sent pas concerné par ce statut de grand parent, qui n’a pas de possibilités logistiques adaptées ou tout simplement ne peut pas s’entendre se faire appeler « papy » doit-il être obligé de se plier à des contraintes imposées par les autres membres de la famille, sous prétexte qu’il existe, à deux sous, des kits de management et d’évaluation ? Voire à devoir changer son comportement pour répondre à certains critères imposés afin d’être digne d’avoir une fonction de grand père ? Dans une entreprise, le licenciement, la mise au placard, les responsabilités diminuées sont toujours omniprésents etc.. Dans une famille, heureusement non ! La force des relations familiales se font dans la spontanéité, dans les moments présents, sans calcul ni manigance. Aussi, le management dans une famille me semble fou, extrémiste, totalitaire et complètement en anachronisme avec les fondements de celle-ci. Il ne peut pas y avoir de règles et de stratégies de management dans une famille. On est « famille » ou l’on ne l’est pas, avec une palette de degrés intermédiaires. Les autres membres doivent accepter ces différences et réciproquement. Il ne doit pas y avoir dans une famille un nivellement dans les pensées et dans les manières de se comporter. C’est contre la nature biologique humaine qui constitue le relationnel des groupes liés par le sang. L’entreprise, elle, développe des stratégies de management qui met un peu en sourdine l’être humain. Dans une famille, il ne peut pas y avoir un management d’entreprise car il n’y a pas d’obligation de résultats. Par contre, il y faut de l’écoute, du respect, de la tolérance et de l’amour. N’est-ce pas là beaucoup plus dur ?



Ma gueule a encore frappé !

Décidément ma gueule ne revient pas, et pourquoi ? Qu’est ce qu’elle a ma gueule ? Elle n’est pas si mal que ça ma gueule et bien non ! Je viens d’être à nouveau confronter à une situation des plus curieuses et des plus insultantes (lire texte dans le blog sur l’aventure de Londres, ).
Comme très souvent, je fais mes quelques achats basiques vitaux alimentaires dans les supers marchés qui croisent mon chemin. Ce soir là vers les 18h j’étais en avance sur un rendez-vous, je décide de faire quelques emplêtes dans le Simply Market Benauge à Bordeaux. Je prends mon panier en plastique aussi lourd vide que plein et circule de rayon en rayon, car j’avais du temps devant moi. Autant le passer intelligemment à lire les étiquettes. On apprend plein de choses et en particulier la géographie. Par exemple que les fameuses pommes grises appelées par cette enseigne « pommes du Canada » sont bien affichées en gros : provenance France. Après avoir capté trois ou quatre produits, je passe à la caisse et là, stupeur de la caissière qui me fixe comme si elle venait d’avoir une apparition ou un coup de foudre : « vous avez un sac à dos » ? Et bien, oui Madame, pourquoi ? « c’est interdit », me dit-elle ! Et si je le porte à la main ? « là oui, vous pouvez ! Vous ne pouvez garder un sac à dos que si à l’intérieur il n’y a que du matériel informatique ! »….A cet instant, toutes mes logiques d’homo-sapiens s’écroulent. J’ai préféré ne plus discuter avec cette caissière car je ne comprenais plus rien et j’avais peur d’être très désobligeant. Seulement voilà, ce que je ne savais pas, c’est que mon auguste personne avait été repérée par les caméras du magasin et dès que j’ai remis ma carte bleue dans mon sac, un vigile me saute dessus en m’accusant d’avoir volé quelque chose. Situation facile à gérer croyez-moi ! La honte ! « ouvrez votre sac ! » me dit-il avec un air de petit roquet qui vient de trouver un os à ronger. Vous m’accusez d’avoir volé ? C’est vrai que j’ai une gueule de voleur des grands chemins. Il me rétorque : « vous savez il n’ y a pas d’âge et de tête pour voler ». Rebelote. Et il me site une anecdote qui venait de se passer une heure avant : une femme serait passé à la caisse avec un steack sur la tête sous un chapeau et comme le sang coulait le long de ses tempes elle s’est faite crochée. Je ne voulais pas rire devant lui car j’étais toujours sous le choc de la colère mais je trouve cette anecdocte très drôle.
Mais mon histoire n’est pas fini. Il me signala, toujours avec une voix bien placée dans les octaves du haut et les yeux prêts à m’envoyer une charge de révolver, que s’il ne m’avait pas arrêté c’est lui qui se se ferait réprimander par la Direction et qu’il aurait été viré. Voulant un peu m’appitoyer sur son sort face à un tel argument à faire pleurer les ménagères de onze heures, j’ouvris mon sac à dos et là fou de joie, il découvre l’objet soi-disant volé : « voyez et ça ? » dit-il tout émoustillé. Mais Monsieur, lui dis-je, il s’agit d’une poche de bombons/médicaments que j’ai d’acheté cette semaine dans une pharmacie allemande, aussi cela m’étonnerait que vous en ayez en rayon et de plus à moitié vide. Comme il s’est trouvé un peu con, il est resté sans voix et il est parti sans excuses et sans un mot. Comme toujours dans ce genre de situation, le Directeur n’était pas là, l’adjoint qui me connaissait de vue avait subitement une urgence et le comble un couple de petits vieux qui assistait à la scène comme devant leur télé, commence à me sermonner, comme quoi c’est normal d’être arrêté lorsqu’on vole et que je n’ai pas à rentrer dans un magasin avec un sac à dos, etc… Encore une logique implacable. Je suis sorti de ce super marché écoeuré, choqué et en même temps bien éclairé. Comme ce magasin est situé en zone dite « sensible », le Directeur aurait parait-il multiplié les contrôles et la répression en instaurant une réglementation qui tient plus de la provocation et de l’invitation à se rebeller que de jouer sur un vrai dialogue de confiance avec les habitants du coin. Il est vrai que ce sentiment de rébellion m’a habité quelques instants. Je peux comprendre que quelqu’un d’une « grande fragile sociale » qui se fait traiter de voleur ou tout simplement est suspecté devant tout le monde, ait envie de réagir. Ces procédés de suspicion comme les montre ce magasin ne favorisent-ils pas les tensions?
PS : qui peut m’expliquer la différence, entre un sac à dos sur le dos et un sac à dos à la main ou un sac à dos contenant du matériel informatique et un sac à dos contenant des dossiers et des livres (comme mon cas). Où est affichée cette réglementation des plus ubuesques ? Si le Directeur daigne me recevoir, il me donnera peut être la réponse. Il me tarde ! En attendant, je vais aller dans un autre supermarché tester ma gueule. Elle peut faire carrière….



Café noir au goût de racisme

Ce jour, je descends de ma chambre pour prendre un petit déjeuner dans la salle de l’hôtel. Ceci se passe dans un établissement très bien situé dans une petite ville de la Loire-Atlantique.
Le patron, une quarantaine d’années, me sert un plateau et s’installe pas loin de moi, à une table voisine, et me demande : « d’où êtes-vous » ? Je répondis, « de Bordeaux ». Aussitôt, en boomerang : « j’ai des choses à dire sur cette ville » et me dit : « il y a trop d’étrangers ». Pensant qu’il parlait des nombreux touristes de l’été, je lui pose la question : qu’est-ce que vous entendez par, « trop d’étrangers » ? Sa réponse : « je parle des étrangers qui y sont toute l’année » !
Complètement ahuri face à ce genre de remarque en plein petit déjeuner, par le patron d’une franchise d’hôtel, je reste sans voix. Je plonge mon croissant dans mon café (ou autre pâtisserie, je ne sais plus, tellement j’ai été surpris).
Ne répondant pas, il me développa la situation, comme quoi il y a trop d’étrangers en dessous d’une ligne Bordeaux-Lyon. Quelqu’un lui avait dit que dans une ville française au sud de cette ligne, un soir qu’il y débarqué, il n’avait pas vu un seul blanc autour de la gare…Par contre dans la petite dans laquelle il habite, il n’y a que des blancs…Aussi, il comprend très bien les scores du Front national dans une ville comme Nice etc, etc… Au lieu d’un petit déjeuner tranquille, je me suis coltiné un dégueulis d’idées et de positions puantes. Je ne pensais pas qu’un commerçant pouvait tenir de tels discours à des clients les voyant pour la première fois. Il est évident que je ne mettrai plus jamais les pieds dans cet hôtel et que je le déconseillerai auprès de tout mon entourage. J’aimerais savoir quel accueil il réserve aux clients qui n’ont pas sa couleur favorite !…



Y a t il un médecin dans la salle ?

Toux, éternuements, reniflements…pendant deux heures. Ce tintamarre des plus insupportables a eu lieu ce jour 18 mars au TNBA à Bordeaux. Mais quel virus circulait dans cette salle ce soir ? Même si ce genre de concert a lieu régulièrement dans toutes les salles de spectacles, j’ai vécu ce soir le pire. J’avais honte d’être spectateur. Les comédiens qu’en pensent-ils ? Entendent-ils ces tonitruances ? On peut être malade et aller au spectacle c’est évident, mais tous ces virosés ont-ils besoin d’amplifier les décibels de leurs cordes vocales. Ce soir nous avons même eu droit à de ces toussements plus près de gloussements et de beuglements. Dès qu’un démarre, aussitôt tous les jaloux font leur entrée en scène et toussent, éternuent, reniflent de plus belle. Je suis écoeuré par ce manque de respect. C’est vraiment la première fois que j’entends un tel concert.
Paraît-il que ce phénomène est une conséquence naturelle d’effet de concentration et de fortes émotions. Je m’inquiète, car moi qui n’ai pas toussé, éternué, cela voudrait dire que ce soir, je n’ai eu aucune émotion du spectacle donné ? En effet, peut-être !



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