Photo – merci au Journal Sud-Ouest – © Sandrine Chapelier
La danseuse Etoile de l’Opéra de Bordeaux Oksana Kucheruk, vient de faire ses adieux au public bordelais, ce jeudi 22 octobre 2020.
L’émotion planait dans la salle, remplaçant le temps d’une soirée, l’angoisse actuelle liée à la pandémie. Même si les conditions sanitaires strictes imposées par l’Opéra de Bordeaux sont encore plus anxiogènes qu’ailleurs, les contraintes ont vite été remplacées par l’aura de notre danseuse Etoile. Dans les trois ballets : “Paz de la Jolla” chorégraphié par Justin Peck sur une musique de Bohuslav Martinü, suivi de “In the night” et “le Concert” chorégraphiés par Jerome Robbins sur une musique de Frédéric Chopin, Oksana Kucheruk nous a offert toute sa palette d’expression, de sensibilité et d’humour. Du très grand art.
Pour tous les amoureux de ballets, cette immense danseuse va nous manquer. En venant l’applaudir depuis 15 ans sur la scène du Grand théâtre, nous savions que la beauté et le talent étaient toujours au rendez-vous. On se souvient de ses prestations dans Coppélia, la Belle au bois dormant, Roméo et Juliette, Don Quichotte, le Lac des cygnes…et bien sûr son incontournable Gisèle. Il faut également se souvenir de toutes ses apparitions dans le répertoire contemporain dans lequel elle a excellé avec panache.
Pour cette soirée d’adieux à la scène, toute la Compagnie du ballet de l’Opéra de Bordeaux avait la larme à l’oeil surtout lorsque sa petite fille et son mari, l’ex danseur étoile Igor Yebra, sont venus l’embrasser devant un public en émoi. Sous la douche de confettis dorés tombés des cintres, Oksana Kucheruk fit quelques pas de danse en pirouette qui nous ont émerveillés. Les ovations de plusieurs dizaines de minutes ont dit au revoir à notre danseuse Etoile. Celle-ci ôte son immense chapeau de scène comme pour nous dire, je reviens à la ville mais je ne vous oublie pas. Le rideau se ferme. Quelle classe !
Dommage que les ternes discours des institutions officielles n’aient pas été à la hauteur d’un tel talent artistique et d’une telle carrière bordelaise. Ils auraient mérité d’un peu plus de brillance à l’image de l’Etoile qui quittait la scène en pleine lumière.
Jean-Claude Meymerit
Une vue du dessus. Copyright © JCM 2020
Le musée d’art contemporain de Bordeaux, présente actuellement une œuvre gigantesque de l’artiste britannique Samara Scott. C’est son premier projet d’envergure en France. Cette présentation a lieu dans la nef principale du majestueux ancien entrepôt bordelais.
Lorsqu’on franchit la porte, le visiteur se retrouve immédiatement sous une immense tenture de voilage blanc en guise de plafond de 1000m2 environ. Le volume du bâtiment se retrouve ainsi rabaissé de moitié. Ce voilage blanc laisse apparaître par endroit des grandes traces de couleurs. Le visiteur déambulant la tête levée essaie de comprendre d’où viennent ces ombres et ces colorations. La transparence nous permet alors de deviner que ces couleurs proviennent d’objets posés sur le dessus. De dessous, ce n’est qu’un plafond lisse et coloré.
Ce n’est que lorsque nous sommes invités par l’artiste à nous installer dans les mezzanines sur le pourtour au dessus du plafond que la magie opère. Quel spectacle ! Une mer d’objets des plus insolites : spaghettis, rouleaux de papier, boites, bandes de tissus et plastiques, éponges, dentifrice, morceaux de bois…des centaines d’objets. En vérité ce sont tous des déchets issus de notre quotidien. Cette immensité visuelle ressemble à s’y méprendre à une plage de sable blanc recouverte de déchets refoulés par la mer. Les multiples couleurs vous sautent au visage.
Ce spectacle magnifique, porteur d’images assez dramatiques de notre consommation actuelle, ne lasse pas le visiteur. On a envie de voir et revoir cette exposition de dessous et de dessus, au choix. A voir absolument.