La simplification administrative a encore frappé !

Posté le 5 décembre 2019

Bonjoureee ! me dit cet agent d’accueil d’un grand hôpital public bordelais. Ajouter un e si prolongé à la suite du mot bonjour a le don de faire sortir mon ergot de gallinacés, surtout que cette cascade phonétique de e, du plus fort au plus léger, ressemble à s’y méprendre à la chaîne des œufs – et non des e – à l’intérieur de l’oviducte d’une poule. Lui ayant retourné la politesse avec un bonjour – sans e – elle m’entraîne dans un questionnement digne d’une enquête policière alors que je viens dans cet établissement, pour un suivi annuel, depuis de très nombreuses années.

A la demande de mon adresse mail, blocage. Je lui dis « jean tiret claude point meymerit …» etc. Aussitôt, elle me rétorque : « Le tiret du 6 ou du 8 ? ». Ca y est, ça recommence ! Cette question a toujours eu le don de m’exaspérer. Je suis tellement habitué à cette question ridicule, que je lui réponds « le tiret normal qu’il y a dans le prénom de jean-claude ». Elle reste tétanisée. Qu’avais-je dis de si étonnant ? Elle insiste lourdement « vous devez bien savoir si c’est le 6 ou le 8 ». Je ne sais pas, je suis sous Mac (*). Alors là, à en croire qu’elle entendait ce mot pour la première fois, ou bien pensait-elle peut être que c’était une insulte, elle tapa je ne sais quoi, sortit une fiche d’enregistrement sans me dire un mot. Affaire réglée. Pourquoi devrais-je m’incliner devant des questionnements aussi stupides, alors qu’il suffit d’une simple logique d’écriture. Ca y est, me voilà prisonnier de cet hôpital parce que je ne sais si mon tiret est sous le 6 ou sous le 8. C’est insupportable.

La consultation m’obligea de revenir dans ce même service dès le lendemain pour une précision médicale. L’angoisse ! Je vais être obligé de subir à nouveau les interrogatoires des cerbères de l’accueil. Le rendez-vous était fixé à 10h et mon passage à l’accueil ne devait être qu’une simple formalité (d’après mon médecin). Discipliné, je prends mon ticket de passage n° 903 à 9h25. A l’écran était affiché le numéro 900 et au guichet six dames papotaient. Dans la salle d’attente une seule personne, moi, alors qu’en temps normal il y a un monde fou. Après vingt minutes d’attente, plus que trois dames à l’accueil qui riaient, regardaient des photos sur leurs téléphones portables etc. Ma présence abandonnée dans la salle d’attente ne les préoccupait absolument pas. Le chiffre 900 était toujours affiché.

N’y tenant plus et voyant 10h approcher, je me dirige vers le comptoir pour demander à une des dames pourquoi je ne suis pas appelé alors qu’il n’y a personne. Elle me répond « vous croyez que je tricote ! ». Bien sûr aucune explication de sa part. « votre nom ? » me lança t-elle. A partir de cet instant le cauchemar de l’interrogatoire tant redouté surgit. Impossible d’expliquer que j’étais venu la veille, que j’étais en règle, que le médecin lui avait signalé ma venue. Nenni, elle ne voulait rien savoir et écouter. Elle n’arrêtait pas de me répéter qu’en lui posant des questions je l’empêchais de faire son travail. Alors qu’elle avait tous les documents sous les yeux : ma carte vitale, ma carte d’identité, ma carte mutuelle, le mot du médecin. Rien n’y a fait elle voulait savoir si j’étais marié, divorcé….si j’avais des enfants…qui est mon médecin traitant…Enervé je lui dis que je ne veux pas répondre à toutes ces questions auxquelles j’avais répondu déjà la veille et que tout été déjà inscrit dans le fichier de l’hôpital. Sa seule défense a été de me dire : « j’indique dans votre dossier que vous ne voulez pas répondre aux questions » puis rajoute conquérante « vous ne serez pas remboursé ». Ma réponse fut claire et nette : « je m’en fous, redonnez-moi tous mes documents » et suis parti à mon rendez-vous de 10h.

Lorsque j’ai demandé à mon médecin pourquoi il n’y avait aucun patient dans les couloirs et pourquoi autant de laxisme et de zèle réunis chez les agents de l’accueil, sa réponse m’a éclairé : « tous les responsables du service sont en séminaire pour la journée… ».

(*) pour tous ceux qui ne le savent pas : sous PC Windows et sous Mac Apple les signes des fameux tirets ne sont pas placés sur les claviers au même endroit.

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