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Archive pour décembre 2019

Mariella Devia au Grand Théâtre de Bordeaux, un diamant pour Noël.

Malgré le faible remplissage de la salle du Grand Théâtre de Bordeaux, le public présent, venu de tous les coins de France et d’Europe, était avant tout un public aficionado de Mariella Devia, célèbre cantatrice italienne, une des plus grandes de ces cinquante dernières années. Rares sont les bordelais qui la connaissaient. Pour ceux qui la suivent depuis de nombreuses années, seuls les nombreux enregistrements font foi, car sa présence sur les scènes françaises fut très rare.

Contrairement à certaines de ses consoeurs actuelles, elle n’a jamais beaucoup bénéficié des soutiens médiatiques. Quand je pense que sa venue exceptionnelle en France et plus particulièrement à Bordeaux – merci la Direction de l’Opéra de Bordeaux – n’a pas retenue l’attention de la presse locale, on a le droit de se poser des questions.

Au cours de cette magique soirée, dans un répertoire fait pour elle, elle nous proposa ses quatre musiciens compositeurs de prédilection, Rossini, Bellini, Donizetti et Verdi. Pour chacun d’entre eux, elle nous offrit deux ou trois mélodies puis un air de bravoure d’un de leur opéra. C’est ainsi que nous avons pu une nouvelle fois tomber sous le charme de cette voix unique, précise, puissante au timbre saisissant, idéale pour ce répertoire de bel canto. Tout au long de ce récital, elle était accompagnée au piano par son complice Giulio Zappa.

Merci chère Madame pour cette immense leçon de chant en guise de cadeau de Noël !

Jean-Claude Meymerit, le 15 décembre 2019



Au TNBA de Bordeaux : George Dandin fait plouf !

« …le meilleur parti qu’on puisse prendre, c’est de s’aller jeter dans l’eau la tête la première. » Cette réplique finale de la pièce de Molière George Dandin ou le mari confondu, ne pouvait pas mieux tomber.

Qu’est ce qui s’est passé ? Je me suis ennuyé, c’est long et lent. Trop lent.

Connaissant très très bien cette œuvre de Molière, je me faisais une joie de découvrir la mise en scène de Jean-Pierre Vincent, metteur en scène que j’apprécie beaucoup. Cependant, sa mise en scène ne peut pas nous faire oublier celles des nombreuses productions passées, sans oublier la plus célèbre, celle de Roger Planchon.

Ce n’est pas l’austère décor bâti qui m’a gêné, bien au contraire. Ce ne sont pas non plus tous ces symboles du monde rural – un puits au milieu de la cour intérieure, de la paille, des chiens en coulisses et surtout une efficace paire de fesses de vache – qui ont entravé le déroulé de l’action. Bien au contraire. Ce n’est pas la mise en scène proprement dite qui m’a gêné. Elle est précise et moderne. Mais là où la bats blesse ce sont les débits excessivement lents, la mauvaise articulation, les voix frisant la laideur, les effets vocaux de certains comédiens. Combien de fois l’ai-je écrit dans les colonnes de ce blog ; pourquoi les comédiens sont-ils obligés de crier, d’allonger les voyelles de certains mots en les vociférant, de mal finir leurs phrases… ? C’est insupportable.

Les critères de timbre de voix, de couleur, de projection, de diction…ne sont-ils primordiaux dans le choix de comédiens ? Les castings ne sont-ils pas fait pour ça ? Sur le nombre impressionnant de comédiens sur le marché du travail, je me demande toujours comment peut-il y avoir tant d’erreurs de distribution et comment se fait-il qu’on ne puisse pas trouver de comédiens dignes de jouer un grand Molière.

Comme disaient mes voisins de spectacle, en se levant péniblement de leur siège, « on se serait cru à un spectacle de collégiens ! »  - il faut dire que nous étions encerclés de collégiens pas très motivés…-. Certes c’est exagéré mais il est vrai que ce George Dandin de Jean-Pierre Vincent ne faisait pas très professionnel. J’ai vu des Compagnies amateurs monter Dandin – sans subventions publiques excentriques- dans de passionnantes mise en scènes et surtout interprétaient par des comédiens habités par les personnages aussi bien par leur voix et par leur jeu. Ca existe heureusement !

 



La simplification administrative a encore frappé !

Bonjoureee ! me dit cet agent d’accueil d’un grand hôpital public bordelais. Ajouter un e si prolongé à la suite du mot bonjour a le don de faire sortir mon ergot de gallinacés, surtout que cette cascade phonétique de e, du plus fort au plus léger, ressemble à s’y méprendre à la chaîne des œufs – et non des e – à l’intérieur de l’oviducte d’une poule. Lui ayant retourné la politesse avec un bonjour – sans e – elle m’entraîne dans un questionnement digne d’une enquête policière alors que je viens dans cet établissement, pour un suivi annuel, depuis de très nombreuses années.

A la demande de mon adresse mail, blocage. Je lui dis « jean tiret claude point meymerit …» etc. Aussitôt, elle me rétorque : « Le tiret du 6 ou du 8 ? ». Ca y est, ça recommence ! Cette question a toujours eu le don de m’exaspérer. Je suis tellement habitué à cette question ridicule, que je lui réponds « le tiret normal qu’il y a dans le prénom de jean-claude ». Elle reste tétanisée. Qu’avais-je dis de si étonnant ? Elle insiste lourdement « vous devez bien savoir si c’est le 6 ou le 8 ». Je ne sais pas, je suis sous Mac (*). Alors là, à en croire qu’elle entendait ce mot pour la première fois, ou bien pensait-elle peut être que c’était une insulte, elle tapa je ne sais quoi, sortit une fiche d’enregistrement sans me dire un mot. Affaire réglée. Pourquoi devrais-je m’incliner devant des questionnements aussi stupides, alors qu’il suffit d’une simple logique d’écriture. Ca y est, me voilà prisonnier de cet hôpital parce que je ne sais si mon tiret est sous le 6 ou sous le 8. C’est insupportable.

La consultation m’obligea de revenir dans ce même service dès le lendemain pour une précision médicale. L’angoisse ! Je vais être obligé de subir à nouveau les interrogatoires des cerbères de l’accueil. Le rendez-vous était fixé à 10h et mon passage à l’accueil ne devait être qu’une simple formalité (d’après mon médecin). Discipliné, je prends mon ticket de passage n° 903 à 9h25. A l’écran était affiché le numéro 900 et au guichet six dames papotaient. Dans la salle d’attente une seule personne, moi, alors qu’en temps normal il y a un monde fou. Après vingt minutes d’attente, plus que trois dames à l’accueil qui riaient, regardaient des photos sur leurs téléphones portables etc. Ma présence abandonnée dans la salle d’attente ne les préoccupait absolument pas. Le chiffre 900 était toujours affiché.

N’y tenant plus et voyant 10h approcher, je me dirige vers le comptoir pour demander à une des dames pourquoi je ne suis pas appelé alors qu’il n’y a personne. Elle me répond « vous croyez que je tricote ! ». Bien sûr aucune explication de sa part. « votre nom ? » me lança t-elle. A partir de cet instant le cauchemar de l’interrogatoire tant redouté surgit. Impossible d’expliquer que j’étais venu la veille, que j’étais en règle, que le médecin lui avait signalé ma venue. Nenni, elle ne voulait rien savoir et écouter. Elle n’arrêtait pas de me répéter qu’en lui posant des questions je l’empêchais de faire son travail. Alors qu’elle avait tous les documents sous les yeux : ma carte vitale, ma carte d’identité, ma carte mutuelle, le mot du médecin. Rien n’y a fait elle voulait savoir si j’étais marié, divorcé….si j’avais des enfants…qui est mon médecin traitant…Enervé je lui dis que je ne veux pas répondre à toutes ces questions auxquelles j’avais répondu déjà la veille et que tout été déjà inscrit dans le fichier de l’hôpital. Sa seule défense a été de me dire : « j’indique dans votre dossier que vous ne voulez pas répondre aux questions » puis rajoute conquérante « vous ne serez pas remboursé ». Ma réponse fut claire et nette : « je m’en fous, redonnez-moi tous mes documents » et suis parti à mon rendez-vous de 10h.

Lorsque j’ai demandé à mon médecin pourquoi il n’y avait aucun patient dans les couloirs et pourquoi autant de laxisme et de zèle réunis chez les agents de l’accueil, sa réponse m’a éclairé : « tous les responsables du service sont en séminaire pour la journée… ».

(*) pour tous ceux qui ne le savent pas : sous PC Windows et sous Mac Apple les signes des fameux tirets ne sont pas placés sur les claviers au même endroit.