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Elīna Garanča au Grand Théâtre de Bordeaux : l’étoile du chant lyrique dans le ciel bordelais !

Posté le 12 juin 2018

« J’y étais ». Voilà ce que je pourrai dire dans les prochains jours, mois, années en me souvenant de cette soirée unique et envoûtante proposée par l’Opéra de Bordeaux.

Elīna Garanča à Bordeaux, je suppose que c’est l’événement que le monde entier a dû nous envier. Même si la salle n’était pas à son remplissage maximum ( ?), tous les amateurs venus d’un peu partout de l’hexagone étaient au rendez-vous, et quel rendez-vous ! Osons le dire, c’est la voix féminine la plus accomplie du moment. Cette voix renferme toutes les facettes du beau chant, souhaitées. Un timbre velouté homogène et splendide, une agilité exceptionnelle, des aigus insolents de puissance et de beauté. Ses sons poitrinaires nous bouleversent. Elle utilise sa voix avec une aisance et des subtilités très rares. Du très grand art.

De plus, Elīna Garanča est une comédienne accomplie. Au physique lumineux, elle se présente dans des robes étincelantes de classe. Dans la première partie, consacrée aux lieder de Robert Shumann et aux mélodies et romances de Serguei Rachmaninov, elle se présente avec une robe verte, sobre en apparence, mais d’une très grande élégance de haute couture. Dans la seconde partie, elle apparaît avec une robe de soirée au rouge éclatant qui entraîne le public à émettre un « oh ! » collectif. Le rouge bien sûr idéal pour évoquer Dalila et Carmen et…l’amour, sur lequel elle avait basé son récital.

Alors que dans la première partie, elle nous offrait une retenue à couper le souffle, liée à chaque mélodie et à chaque phrasé, dans la seconde partie Elīna Garanča explose, se déplace, s’amuse discrètement avec le public. Elle est Dalila, elle est Carmen. Quelle beauté ! Son intelligence et ses subtilités vocales font de ces deux personnages des êtres charnels et vivants. Par un seul jeu de mains ou d’un regard en coin, elle est ces personnages et nous envoûte.

Pendant tout le concert, nous avons apprécié la délicatesse du pianiste-complice en la personne Malcom Martineau. Il nous a offert en soliste dans la Suite bergamasque de Claude Debussy. Un moment de grâce.

En bis, Elīna Garanča nous offre l’air de Santuzza de Cavalleria Rusticana de Mascagni et celui de Lauretta de Gianni Schicchi de Puccini. Que du beau chant. On pourrait parler d’Elīna Garanča pendant des pages et des pages. Chacune de ses apparitions sur les scènes internationales font fureur. On se souvient tous – faute de ne pas l‘avoir entendu sur scène – des retransmissions inoubliables de sa Cenerontola, de son Eboli, de sa Charlotte, de sa Carmen, de son Octavian…et tout récemment de sa Dalila.

A Paris, elle sera bientôt Didon des Troyens de Berlioz, courons-y…à pied si nécessaire. Elīna Garanča est une étoile du chant unique ! Elle brillait ce soir dans le ciel bordelais.

Jean-Claude Meymerit, Bordeaux le 11 juin 2018

 

 

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