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Archive pour octobre 2015

Festival de queues à la sauce de poule en tutu !

Que se racontent trois queues lorsqu’elles se rencontrent ?

Si vous espérez trouvez dans ce texte des allusions douteuses ou coquines, vous vous trompez de blog.

Je veux uniquement évoquer et parler de « faire la queue ». Vous savez ces espèces de serpentin composés de couches successives de deux ou trois personnes, bien droites avec la tête sans cesse en mouvement telle celle d’un pigeon qui piste du coin de l’œil celui qui s’aventurerait à resquiller ou à faire semblant de connaitre un ami dans la file d’attente afin de grignoter quelques places.

Ce soir c’est un festival de queues qui s’est constitué sur l’esplanade autour du Grand Théâtre de Bordeaux, principalement du côté jardin. En effet, vu de la terrasse du monument (enfin je suppose) le spectacle est saisissant. Du cours du 30 juillet à la façade du théâtre, trois queues forment un immense dessin d’escargot.

La première queue démarre dans la gueule du célèbre restaurant bordelais, qui, heureux d’avoir gagné un procès sur son concurrent, continue d’offrir tous les soirs à une foule de moutons, sous la pluie, la canicule, le vent et le froid, son incontournable sauce à la recette bien gardée. Ce soir, cette queue atteint la rue qui sépare le trottoir de ce restaurant avec celui du Grand Théâtre. Concernant celui-ci, ce soir est donné un spectacle avec des pas de deux de ballet classique rendus célèbres grâce au chorégraphe Marius Petipa. La place au tarif unique, accessible à tous, donne accès à un placement libre dans la salle. D’où l’explication de cette queue interminable. Du jamais vu ! Elle allait de la porte centrale d’entrée du Grand Théâtre vers la gauche du théâtre, longeant la voie du tram pour se former en spirale sur la placote jouxtant le jardin.

J’espère que vous suivez mes explications et que vous dessinez en même temps. Pour le moment nous avons le corps arrière de l’escargot, sa coquille et la partie avant du corps avec pour l’instant une seule corne. La seconde corne ou plutôt la troisième queue démarre sur l’avant du corps de l’escargot pour disparaître dans le restaurant nouvellement installé dans le bâtiment du théâtre. Il attire la foule. Et comme dirait une personne sûre d’elle, qui attendait dans la file «  j’aime beaucoup ce restaurant, car on y mange des œufs de poule et ils sont très bons ! » Houlà ! me dis-je en écoutant cette remarque, à part la poule, je ne pense pas que soient servis des œufs de de pintade, de cane ou d’oie. De dinde peut être…No comment ! C’est vrai que faire la queue en plein courant d’air pendant des quarts d’heure pour un oeuf de poule, même très bien cuisiné par un très grand chef et à un prix bien au dessus de la moyenne, je me demande si ces gens ne feraient pas mieux de s’acheter directement une poule ! Je ne faisais qu’écouter. Je n’y suis jamais allé. Peut être que l’oeuf vaut la poule !

Tout à coup, alors que j’étais bien installé dans la plus grande queue, celle qui allait voir le ballet, toutes se mirent à bouger. Celle de la sauce magique diminuait de plus en plus. celle de la corne de mon dessin l’escargot, avide d’un oeuf de poule, avait pratiquement disparue et celle de la grande boucle en forme de crosse d’évêque se rendant à un spectacle de danse avançait  tel le corps de ballet de l’Opéra dans la disparition des cygnes sur le lac, au petit matin.

C’était assez beau et spectaculaire.

En quelques minutes les trois queues avaient disparues !