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Archive pour novembre 2014

La question qui a failli me faire mourir…de rire !

Ce dimanche, je sors d’une salle de spectacle où était présentée une opérette devant une salle pleine de têtes blanches féminines beaucoup plus fans de Luis Mariano que de Kendji Girac.Très peu d’hommes présents dans la salle. Il est vrai qu’ils n’ont jamais été fans de ce genre de spectacle.

Imbibé encore d’airs de fiesta espagnole et de olé repris en chœur par la salle, une dame sur les marches de la sortie m’interpelle tout en se déplaçant vers moi pour me demander si j’avais le résultat du match de foot des Girondins. Surpris, et après lui avoir fait répéter la question, je me mets à hurler de rire et lui fais comprendre qu’elle s’était trompée de bureau d’informations. Son regard ébahi m’obligea d’entrer un peu plus dans l’explicatif : « Madame, je suis désolé mais je ne connais pas ces gens là, je ne comprends pas ce que vous me demandez ! «. Je trouve cela assez drôle. Voilà une dame qui sort, comme moi, d’un spectacle et qui me demande si j’ai le résultat d’un match de foot. Dans un fou rire qui commençait à m’étouffer, je m’interroge : comment, étant dans la salle à regarder et écouter un spectacle j’aurais pu écouter la radio ou regarder la télévision (suis-je bête, par mon smartphone que j’aurais bien évidemment dû  laisser allumer spécialement pour ce résultat !). Par ailleurs, pourquoi à moi cette question ? Elle n’a pas eu de chance : le seul mec de la salle à ne rien connaître en foot et encore moins à s’y intéresser. Pourquoi n’a t-elle pas demandé à une femme ?

L’anecdote  fut complète, lorsque je retrouve cette dame à l’arrêt du tram. En levant les yeux, mon regard tombe sur une immense enseigne d’un magasin juste en face de l’arrêt : « les éleveurs Girondins ». Tant pis je me lance : « Madame ce ne sont pas les gens que vous cherchez ? ». Sans réponse, dommage !

Idiote peut être comme remarque de ma part, mais qu’est ce qu’à ça fait du bien de s’amuser et de rire aux éclats !



Novart 2014 à Bordeaux : suis-je devenu complètement crétin ?

En effet, en sortant d’une séance théâtrale dans le cadre de Novart, je viens de me rendre compte que je suis devenu complètement crétin ! Mon cerveau ne fonctionne plus ! Je n’ai rien compris de ce « pseudo spectacle. L’affiche annonçait : « duo entre théâtre et performance ». Pourquoi pas ! Cet ensemble était proposé à Bordeaux au marché de Lerme et interprété par une jeune compagnie bordelaise.

Une fois le public installé dans l’obscurité, tous les stores du pourtour du marché se lèvent laissant entrer la lumière artificielle extérieure des lampadaires et des phares des voitures venant ainsi éclairer l’espace scénique. Aussi, dès cet instant, on a envie de se laisser porter par le rêve, la non-existence, le fantasme, le quotidien ou le vide. Par contre lorsque les deux personnages garçons entrent en piste dans des gestes désincarnés, déthêâtralisés, tout s’écroule. Cela devient inintéressant et ringard (car vu mille fois depuis les années 70). Tout est de l’à peu près, pas fini. Par exemple lorsqu’ils voient des scènes de la rue se passer sous nos yeux,  un vieillard courbé passant à tout petits pas sur le trottoir, un monsieur rentrant sa poubelle avec fracas, un motard, s’harnarchant près du vitrage et démarrant son bolide dans un bruit sourd, une famille longeant les vitres du marché en regardant vers l’intérieur, etc…..,ils auraient pu jouer avec un peu plus d’insistance théâtrale. Toutes ces scènes et ces visuels frôlant le voyeurisme auraient dû être des éléments moteur de ce « pseudo spectacle ». Au fait, de quoi je me mêle, ce n’est pas moi le metteur en scène, d’ailleurs je n’ai toujours rien compris à ce qui se passait sur scène ! Malheureusement, pendant une heure, on assiste à un défilé de petits gestes étriqués du quotidien, aucune parole, des déplacements inaboutis…

Puis, ô surprise, un des deux jeunes garçons ouvre la bouche ! Il parle ! Du moins je l’imagine car là aussi, voix inaudible, mauvaise diction. Il lit quelques paragraphes d’un texte d’un philosophe. Au cas où vous l’auriez oublié », je n’ai toujours rien compris ! Peut-être que vous, oui ?

Après avoir écouter la présentation de leur compagnie en plein milieu du spectacle, puis s’être farci une chanson en play back, une lutte au sol entre les deux garçons (ma foi assez esthétique) vient nous réveiller. Hélas, on retombe dans l’ennui. Qu’une heure est longue lorsqu’on s’e…….car on ne comprend toujours rien (tout au moins moi), ni à la démarche, ni au sujet.

Le moment que j’ai préféré fut lorsque trois personnes du public ont voulu quitter la salle en plein spectacle. Par où passer ? Portes fermées et obligées de faire le tour du plateau à la vue de tout le monde. Très drôle !

Après quelques applaudissements protocolaires, je serais sorti de ce magnifique lieu sereinement, si je n‘avais pas lu sur le programme de mon voisin la  liste des collectivités locales participantes à ce projet. On rêve ! La totale. Ils se sont tous donné la main et ouvert leur tiroir caisse. Combien d’euros en subventions a coûté cette production, et sur quels critères ? Pendant ce temps d’autres compagnies, avec des créations théâtrales ambitieuses, solides, artistiques, attendent toujours un seul euro de toutes ces collectivités et sont obligées de mettre la clé sous la porte. Les organisateurs de Novart voient-ils les spectacles avant de les programmer ? Comment les sélectionnent-ils ?

Dix euros la place pour du « pseudo-théâtre-performance » c’est cher. Avec les subventions données, ne pourrait-il y avoir gratuité (surtout dans un bâtiment de la Ville). Où est donc passée la culture populaire et l’art contemporain pour tous? Il y aurait certes un peu plus de monde et les déceptions moins grandes. Je croyais que c’était la mission de Novart.

Avec ce texte, je  réagi…l’effet artistique recherché par les organisateurs est donc atteint. Seulement, moi aussi j’ai le droit de me moquer et de faire la guerre à l’imposture théâtrale,  c’est aussi ça, l’art contemporain ! De plus, j’ai payé. Mais au fait, n’ayant toujours rien compris…..vais-je rester crétin ?



Au théâtre des Champs Elysées : un duo d’amour pour Cléopâtre

Cet émouvant duo d’amour, nous le devons à Sophie Koch et Michel Plasson. Ils nous entraînent tous les deux dans une profonde tendresse musicale. Cet événement lyrique vient d’avoir lieu à Paris, au théâtre des Champs Elysées. Il s’agit de l’œuvre de Jules Massenet « Cléopâtre » Qui a déjà vu cet opéra de Massenet en version scénique ? Pas grand monde je suppose. Aussi, même en version concert, comme ce soir, l’intérêt était des plus passionnants. Devant une salle pleine et les micros de France musique, Paris recevait cette reine de l’Antiquité pour la première fois.

Ma reine ou marraine (les deux réunies) est Sophie Koch. Cet ouvrage ne lui est pas inconnu puisqu’elle a déjà eu l’occasion de le chanter à Salzburg en 2012. De plus, Sophie Koch est la marraine de CollineOpéra, association organisatrice de la soirée, qui invite la musique à venir au secours d’enfants en danger du monde entier. Quel élan de générosité ! Tous les protagonistes de cette soirée se produisent gracieusement (solistes, chœur, musiciens…) ainsi que la mise à disposition de la salle, offerte par la direction du théâtre des Champs Elysées.

Dans le casting de ce soir beaucoup de changement, mais avec d’heureuses surprises. La première vient du ténor Benjamin Bernheim. Voix puissante, claire et surtout bien projeté, le tout agrémentée d’une très belle diction (pas besoin de surtitrage). Ce dernier compliment peut être également adressé à Frédéric Goncalves, remplaçant Ludovic Tézier malade, dans le rôle de Marc Antoine. C’est l’occasion de redécouvrir avec beaucoup de plaisir ce baryton dans un rôle de premier plan et d’apprécier la plénitude de sa voix. Un grand bravo également à l’ensemble de tous les autres chanteurs sans oublier la grandeur du chœur de l’Orchestre de Paris.

Avec Sophie Koch et Michel Plasson, nous sommes dans l’extase musicale. De somptueuses pages de l’œuvre (trop courtes, hélas !) ne pouvaient pas exister sans la subtilité des magnifiques phrasés très colorés et puissants de Sophie Koch dans le rôle de Cléopâtre et les vagues de sonorités musicales suaves et envoûtantes de Michel Plasson dirigeant l’Orchestre Symphonique de Mulhouse. On peut parler même de volupté.

Jean-Claude Meymerit