Tous les caprices de ce Monsieur et son attitude d’enfant trop gâté, fatiguent et hérissent le poil à de plus en plus de publics.
Sa dernière colère eu lieu à la seconde représentation à l’Opéra de Marseille des Troyens de Berlioz, donnée en version de concert. Alors que toute l’équipe de chanteurs se donnait à fond (et que de belles voix), ce Monsieur les yeux fixés sur la partition, comme s’il la découvrait pour la première fois, a commencé surtout à nous agacer lorsqu’il rata quelques phrasés (il est vrai que le surtitreur n’est pas le copain des chanteurs) et qu’il retourna brusquement son pupitre vers le Chef pour bien lui faire comprendre qu’il y était pour quelque chose. Insupportable aussi ses effets de fausses sorties pour réapparaître brusquement en projetant ses deux « Italie ! Italie ! » Quel effet grand guignol ! Pire encore ! Alors que tous gardaient la classe, lui gesticulait sans cesse avec des effets de bras et des poses de cabo. De plus, vis à vis de ses collègues, il veut tout régenter (les entrées, les sorties, les saluts…). C’est lui et les autres. Je ne veux pas parler de la partie chant, très critiquable. D’autres dans la salle se sont permis de lui rappeler au salut final et à juste titre.
Ce salut final fut fatal à son égo. Il ne supporta pas que le public n’accepte plus tous ses à-peu-près aussi bien dans son chant que par sa présence. Sa réaction fut lamentable, scandaleuse et vulgaire. Comme à son habitude dans ces cas-là (et ça se renouvelle), il se plante en avant scène, arrogant et demande au public de venir chanter à sa place. Facile ! A Marseille, alors que tous les musiciens, les chœurs et les chanteurs étaient sur scène (après plus de quatre heures de chant), lui accoudé de manière provocante sur le socle du Chef, attendait que le public finisse d’applaudir ou de huer, lorsque quelqu’un du premier rang lui fit signe de venir. Il sauta dans la fosse d’orchestre (encore un effet de cabo) et s’approcha de la rambarde. Une discussion confidentielle s’instaura entre ce monsieur de la salle et lui. Qu’est qu’ils se sont dit ? Pendant ce temps tout le monde sur scène attendait très mal à l’aise et ne sachant pas quoi faire. Le Chef d’orchestre était médusé, Béatrice Uria Monzon faisait une tête terrible. Les autres faisaient des tentatives de quitter le plateau mais restaient, le sourire coincé. Le public poursuivait son mécontentement et ce Monsieur continuait à discuter dans la fosse. Le public ne tenant plus à cette goujaterie et à ce mépris, reparti de plus belle. Une de ses admiratrices (elles vont commencer à se faire rare…) voulait lui transmettre un gros bouquet de fleurs. Une des chanteuses sur scène le récupère et le donne à ce Monsieur. La salle se soulève à nouveau lorsque ce Monsieur garda pour lui tout le bouquet sans avoir le geste d’offrir une des fleurs de ce bouquet à Uria-Monzon et aux autres artistes. Très imbu de sa personne et
fier de se montrer en avant scène avec ce bouquet. Honteux ! Je rappelle que dans cet ouvrage, ce n’est pas le ténor qui a le plus grand rôle. Avec un tel ego, pourquoi l’a t-il accepté ?
Tout le plateau et la salle se sont vidés dans la tristesse et dans la colère. A la sortie des artistes, lorsqu’il est apparu, il n’a voulu bien évidemment signer aucun programme et s’est enfourné dans sa voiture. Lorsqu’une de ses fans lui dit très fort dans la foule : « Roberto à vendredi ! », il répondit : « Non ! » Pas de dessin, tout le monde avait compris, vexé de cette soirée marseillaise, il allait annuler son récital d’Orange qu’il devait donner quatre jours plus tard. Chose promise, chose due, le couperet est tombé, il a annulé ce récital. Pas de remplaçant ??? (lorsque Kaufmann a annulé un de ses récitals avec une partenaire, il a était remplacé et le concert a eu lieu). Les Chorégies d’Orange à force de jouer la carte Alagna pour faire le plein, n’avaient pas prévu le coup. Tant pis pour la partenaire de ce soir là, la grande Anna-Caterina Antonacci. Alors que tant de monde aurait aimé l’entendre. Motif de cette annulation : état de santé avec certificat à l’appui. Je ne savais pas que les vexations étaient prises en charge par les assurances maladies. Ce Monsieur Alagna se moque vraiment de nous tous, de ses partenaires et de son public.