Comment une Société responsable des transports publics d’une grande ville peut-elle accepter de maintenir un tel chauffeur en activité en mettant ses passagers en danger ? Ce chauffeur de bus en question est affecté sur une ligne, il est vrai, au fonctionnement assez fantaisiste (horaires de passage allant de 20m à 45m d’attente, passage parfois aléatoire, parcours qui change etc..), mais est-ce une raison ?
Prenant au moins deux fois par semaine cette ligne, j’appréhende de savoir qui est au volant. Lorsque je vois notre cow-boy de service, je m’attends au pire. Ce jour, il a dépassé les bornes. Il a refusé de prendre une maman voilée avec ses deux marmots dans une poussette. Il a fermé les portes au moment où elle s’apprêtait à monter. Les passagers crient. Rien à faire, il démarre. Choqué par un tel comportement j’intervins en lui demandant d’arrêter et le pourquoi d’un tel comportement. Son silence fut déconcertant. J’avais vraiment l’impression qu’il était dans un autre monde. Inerte, affalé sur son volant, il continua à rouler doucement. Insistant fortement à haute voix, il réussit enfin à lâcher deux mots : « elle n’avait qu’à être devant la porte !». Quel aplomb ! Il avait arrêté les portes d’entrée de son bus juste devant le panneau de l’abri bus (ce qui interdit déjà un individuel d’entrer de front, mais encore moins pour quelqu’un les bras chargés ou avec poussette comme cette maman).
Ce même monsieur n’en est pas à son premier numéro de zèle. Il y a quelque temps, il a refusé d’ouvrir les portes à une dame qui voulait descendre. Brouhaha de protestation dans le bus. Nenni, il a continué. Un jour où il était en forme, il s’amusa à accélérer pendant plusieurs mètres puis à freiner brutalement pour un oui ou pour un non. Qui peut tenir debout (ou même assis) dans un bus en délire ? Personne. Protestation à nouveau des usagers mais rien n’y fait ; il n’entend rien et continue à s’amuser. Je pense à cette autre fois où il a roulé à grande vitesse dans une rue farcie de chicanes. Ce slalom nous avait effrayés. Parfois il s’amuse à rouler à la vitesse d’un escargot sans raison d’encombrement routier.
Face à de tels comportements, portant atteinte à la sécurité des passagers, que pouvons-nous faire ? Rien ! Attendre que la peur passe !