Slutchaï à l’Opéra de Bordeaux : un fait divers mondial !

Posté le 26 novembre 2012

Comment parler d’une oeuvre qui est une oeuvre mi figue, mi raisin. Pardon ! Je veux dire mi-théâtre mi-opéra, en tout cas une oeuvre dont, une fois sorti et planté sur le parvis du Grand Théâtre, on ne me souvient pratiquement plus de rien. C’est grave ! Pourquoi ce sentiment très désagréable ? Je l’avoue, je me suis énormément ennuyé. Oui, par la musique,. Oui, par la mise en scène. Oui, par l’histoire, car je n’ai rien compris. En partie due, par la faute du lustre de la salle, qui cache le surtitrage. Dommage, car je suis un fan d’opéras contemporains (trop rares à mon goût sur les scènes lyriques). Mais alors que s’est-il passé ? Ca y est je crois savoir. Je suis venu ce soir comme je le fais pour toutes les soirées lyriques, sans rien potasser. Ce soir, ne connaissant absolument pas l’oeuvre, et pour cause puisqu’il s’agit de la première d’une création mondiale, j’ai voulu me rendre compte de l’effet produit sur quelqu’un, lorsque celui-ci se rend pour la première fois à l’opéra entendre une oeuvre de Wagner ou de Janaceck, sans rien savoir à l’avance. J’ai volontairement fait exprès de ne rien vouloir savoir sur cette création afin de me laisser aller à mes impressions premières. Moralité, si on ne possède pas un minimum d’information, on ne peut pas apprécier correctement.C’est vrai qu’il est plus difficile de rater dans les médias l’information d’un match sportif entre deux méconnus villages de campagne qu’un spectacle théâtral ou lyrique dans une grande ville. Ce soir, j’ai vu de la lumière, je suis entré. Et bien ce principe-là de découverte spontanée individuelle, ne fonctionne absolument pas. Il est regrettable que l’Opéra de Bordeaux soit à quelques euros près, pour ne pas éditer une feuille recto verso présentant les créations, distribuée gracieusement. Ce manque d’initiative me dépasse. On préfère laisser le public dans le flou. Pour une structure qui a de plus un statut national, un minimum de pédagogie auprès de son public le soir même, serait la bienvenue. Maintenant que je sais que le texte de ce pseudo opéra ou de cette pseudo pièce de théâtre musicale est issu d’un grand poète russe Daniil Harms, que la mise en scène est de Christine Dormoy, dame de théâtre, de la Cie du Grain et que la musique est d’Oscar Strasnoy, je vais essayer de revenir voir cette oeuvre pour mieux l’apprécier. J’espère ainsi effacer cette impression fugace d’avoir vu et entendu un opéra comme si j’avais lu ou vu un vulgaire fait divers de rue. C’était peut être ça la démarche contemporaine non avouée de cette oeuvre…Nous sommes dans le festival Novart ne l’oublions pas !

Jean-Claude Meymerit

26 novembre 2012