Je me trouve à discuter avec trois personnes de mes connaissances. On parle de tout et de rien et l’on rit, bref on passe un super moment.
Comme toujours dans ce genre de détente, notre (la vôtre) sainte télé fait son entrée par la grande porte. Le slogan « vu et entendu à la télé » frappe toujours.
Un de mes interlocuteurs se référant à une émission de télé vue la veille, me demande avec la phrase qui inévitablement tue : « tu l’as vue » ?
« Non, car je n’ai pas la télé » annonçai-je ! C’est alors qu’un bug fait son entrée dans les cerveaux de mes interlocuteurs. J’entends les sous-entendus : il n’a pas la télé ? Le pauvre ! Comment fait-il pour vivre ? On ne peut plus discuter avec lui, car il ne sait pas ! etc…
Une fois cette onde choc passée et qu’ils aient acceptée ma maladie incurable, un dialogue de haut vol s’instaure :
- comment fais-tu pour te tenir informé de l’actualité ?
- j’écoute la radio !
- oui, mais ce n’est pas complet, il n’y a pas les images ! (sic) et quelles radios ? . Attention, cela va faire mal ! me dis-je tout bas et balance : « j’écoute de préférence les radios du secteur public ». En effet, l’effet escompté jaillit. Stupéfaction générale. Dans leurs têtes, « non content de ne pas avoir la télé, il n’écoute que les radios publiques ». Voyant le désarroi des visages en face de moi, je rajoute : …et Radio classique.
Je me mets à leur place. Ils avaient devant eux un individu qui n’avait pas vu les déferlements d’images détaillées d’un accident mortel de la route ou celles des gros plans fardés des maquillages outranciers des intervenants de débats stériles.
Cependant, lorsque je leur signale que sur Radio France « il y a aussi » des informations et émissions sur l’actualité politique, sociale, culturelle, sportive, internationale etc…et que sur Radio Classique j’ai écouté pendant une heure et demie François Zimeray, ambassadeur de France en charge des Droits de l’Homme, ceci agrémenté d’un programme de musique classique, la discussion tombe alors comme un soufflet trop tôt sorti du four.
Et oui ! la télé a encore frappé !