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Quand les principes de stupidité dépassent les principes de précaution !

Posté le 31 décembre 2010

On ne doit pas laisser des jeunes filles mineures toutes seules dans une baignoire ! répondu par un agent d’accueil du Grand Théâtre de Bordeaux à des grands parents qui emmenaient leurs deux petites filles assister à un spectacle de ballet et qui n’ont pas pu avoir les quatre places de la même baignoire (petite loge fermée sous les galeries et légèrement surélevée par rapport aux sièges du parterre). Voilà le décor planté. Cela se passe dans un grandiose lieu culturel où la règle du risque zéro et de l’interdiction est reine.

Angoisse des grands parents car il ne restait en location que deux places dans une baignoire et deux autres celle juxtaposante. Aussi, dilemme : soit chacune des deux soeurs mineures d’une douzaine d’années sera accompagnée dans la baignoire par un des grands parents, soit, elles resteraient ensemble profiter d’un moment de bonheur entre elles, malgré la consigne stipulée par l’employée, ayant des comptes à régler avec le passé. Pas le sien, car celui-là on s’en fout, mais avec le passé de ces baignoires au cours du XVIIIe° et XIXe° siècles lorsque ces baignoires servaient plus aux contacts des chairs que celui de la musique. Qu’est ce qui se passait dans ces minuscules petits lieux. Je crois que notre charmante hôtesse avait dû recevoir de son CE, en cadeau de Noël, un livre du Grand Théâtre et se voyait en crinoline dans une de ces baignoires, le rideau à croisillons baissé. Oui car j’ai oublié de vous le dire à l’époque on était dans ces baignoires pour voir mais pas pour être vu et un rideau grillé se levait en fonction des activités pratiquées à l’intérieur. Ceci dit il ne faut pas non plus exagérer, il s’agissait le plus souvent de galants rendez-vous de personnalités hommes et femmes bien à vue dans la ville et qui venaient passer un agréable moment. On s’y voit déjà soi-même !

Là où je reste un peu dubitatif c’est au risque éventuel encouru par nos deux jeunes filles. Un acte de pédophilie ? Réfléchissons ! Afin que ces deux gamines subissent ensemble des sévices corporels d’attouchement, encore faudrait-il que ces « attoucheurs » soient également deux et dans la même baignoire. De plus, il faudrait que ces deux pervers « attaquent » en même temps et que les deux gamines, surprises, en restent bouche bée ensemble; le tout dans un silence quasi-absolu ou seule la musique de Prokofiev agirait. Bon, pourquoi pas ! Admettons ! Ou bien, un seul pervers est dans la baignoire et se précipite sur une des gamines sans que sa soeur hurle et que l’autre occupant de la quatrième place réagisse. Bon, pourquoi pas ! Admettons ! Imaginons maintenant le scénario catastrophe, mais inverse ! Que nos deux jeunes innocentes sautent sur les deux personnes bien installées sur leurs sièges. Bon, pourquoi pas ! Soit, admettons ! Tout semble envisageable dans ce temple de l’art puisque l’alerte de principe de précaution a été donnée. Avec toutes ces hypothèses envisagées, les probabilités qu’un drame se déroule sous les yeux et les oreilles de centaines de personnes regardant et écoutant religieusement un spectacle de danse, semblent peu plausibles. Quoique ! Pourquoi cet agent a prévenu ? Est-ce déjà arrivé ? En tout cas, pour gâcher le plaisir d’un beau spectacle à une famille en leur laissant imaginer le pire, il ne peut pas y avoir plus stupide.

Pourquoi fonctionner continuellement sur des interdictions et des principes de précautions exacerbés et complètement absurdes – il ne faut pas rester debout devant son siège, on subit des fouilles trop excessives et un peu limites à l’entrée du service location en semaine, il ne faut pas faire de photos de la salle au début du spectacle et aux entractes, etc..sans oublier la présence d’ampoules blanches allumées en permanence aux places du paradis pendant les spectacles -. Sait-on jamais ! Laisser le paradis dans le noir ? Que de fantasmes ! Par contre, silence sur les gens qui grignotent et qui boivent, qui laissent pendre leurs vêtements sur les balustrades et qui utilisent leur portable pendant le spectacle. Il est vrai que l’exemple vient d’un utilisateur de la loge d’avant scène gauche, qui a chaque représentation, fait jaillir de ses mains expertes, une lumière blanche persistante de son iPhone pour en faire bénéficier la salle. Normal, tout le monde n’est pas le Directeur !