Il y a des gens qui vivent sans regarder autour d’eux, il y en a d’autres qui vivent en regardant toujours autour d’eux, j’en fais partie : ce sont mes ANECDOTES.
Depuis l’âge ado, je suis shooté à l’art lyrique, pourquoi ne pas en faire profiter ceux qui n’ont pas toujours l’occasion de se rendre dans des grandes salles d’opéra ? : ce sont mes CRITIQUES LYRIQUES.
D’autres formes artistiques me tiennent beaucoup à coeur, je tiens à vous en faire part : ce sont mes AUTRES CRITIQUES
Faute de débats publics sur les pratiques artistiques et culturelles, où le consommateur pourrait s’exprimer : ce sont mes REFLEXIONS
Les contradictions et les injustices du quotidien me font parfois bondir : ce sont mes MOTS D’HUMEUR.
Bonne lecture
CONTACT :
Jean-Claude Meymerit
contact courriel : jean-claude.meymerit@orange.fr
Même si toutes les familles et toutes les petites et moyennes entreprises ont des spécificités liées aux structures et aux personnes, peut-on appliquer aux deux les mêmes règles de fonctionnement et de management ? Personnellement, je ne le pense absolument pas. Des différences fondamentales créatrices sont présentes dans ces deux assemblages d’hommes et de femmes. Autant l’un est basé sur des valeurs d’émotions, de filiation, de génétique, d’appartenance, autant l’autre est basé sur le profil financier essentiellement avec des touches humaines plus ou moins fortes que l’on appelle ressources humaines ou culture d’entreprise.
Si, dans une famille, la notion du rôle traditionnel de patriarche se perd, il est à regretter cependant la perte de plus en plus marquée de passation de connaissances et de patrimoine aux générations futures. Ce constat est le seul parallèle qu’il y ait avec l’entreprise. Lorsqu’un employé prend sa retraite, il a rarement la joie et l’honneur de transmettre à son nouveau collègue remplaçant, les astuces, les rouages, la culture de son travail et sa place dans l’entreprise qu’il quitte. L’époque et la technologie sont là pour le pousser à tourner la page avec des comportements et décisions des dirigeants plus proches du dédain et mépris que du respect. Dans une famille, s’il n’y a pas de transmission dès le plus jeune âge, l’aïeul s’éteint avec tout son patrimoine. Il ne faut pas dire que le patrimoine actuel de nos aînés soit plus pauvre que ceux des générations antérieures, non ! Il est tout simplement plus tardif car lié à une espérance de vie plus longue. L’inter génération tant proclamée par tous est loin d’être appliquée au sein de la famille.
Dans une famille, les liens ne sont pas dans le pouvoir de l’argent et la rentabilité ni dans une stratégie de hiérarchie. Les bases sont la tendresse, le respect et l’éducation portés aux enfants, aux petits-enfants et aux parents en fonction de la place occupée par chacun au sein de la famille. Cependant ces bases ne sont pas imposables ni dictées par un quelqu’un de la famille. Elles sont en chacun de soi gérées par ses propres émotions et ressentis. On appelle ce phénomène « l’esprit de famille ». Un grand père qui n’éprouve pas de sentiments exacerbés pour ses petits-enfants, qui ne sent pas concerné par ce statut de grand parent, qui n’a pas de possibilités logistiques adaptées ou tout simplement ne peut pas s’entendre se faire appeler « papy » doit-il être obligé de se plier à des contraintes imposées par les autres membres de la famille, sous prétexte qu’il existe, à deux sous, des kits de management et d’évaluation ? Voire à devoir changer son comportement pour répondre à certains critères imposés afin d’être digne d’avoir une fonction de grand père ? Dans une entreprise, le licenciement, la mise au placard, les responsabilités diminuées sont toujours omniprésents etc.. Dans une famille, heureusement non ! La force des relations familiales se font dans la spontanéité, dans les moments présents, sans calcul ni manigance. Aussi, le management dans une famille me semble fou, extrémiste, totalitaire et complètement en anachronisme avec les fondements de celle-ci. Il ne peut pas y avoir de règles et de stratégies de management dans une famille. On est « famille » ou l’on ne l’est pas, avec une palette de degrés intermédiaires. Les autres membres doivent accepter ces différences et réciproquement. Il ne doit pas y avoir dans une famille un nivellement dans les pensées et dans les manières de se comporter. C’est contre la nature biologique humaine qui constitue le relationnel des groupes liés par le sang. L’entreprise, elle, développe des stratégies de management qui met un peu en sourdine l’être humain. Dans une famille, il ne peut pas y avoir un management d’entreprise car il n’y a pas d’obligation de résultats. Par contre, il y faut de l’écoute, du respect, de la tolérance et de l’amour. N’est-ce pas là beaucoup plus dur ?
Qui aurait imaginé, il y de cela seulement quelques années (2003) que la caserne Niel, ce haut lieu militaire, installé à Bordeaux Bastide depuis 1877, devienne le temps de quatre jours (du 1 au 4 juillet 2010), l’écrin d’une rencontre artistique des plus passionnantes et des plus populaires « Imaginez maintenant ». Il était impossible de tout voir et de tout entendre (concerts, arts plastiques, théâtre, cinéma, cuisine, photographie, conférences…) Plus de 120 créateurs et 11 formations occupaient l’allée centrale et les principaux magasins généraux de cet inclassable lieu.
Lorsque nous franchissons le portail de ce site, on voit surgir aussitôt des images et l’émotion que l’on éprouve à Berlin dans le mythique lieu culturel Tacheles. La comparaison s’arrête là, car du côté germanique, l’occupation « coup de poing en 1990″ par les artistes de Berlin avait pour but d’empêcher la démolition de cet illustre bâtiment porteur et reflet d’une situation politique, sociale et culturelle de l’époque. Du côté bordelais, on se trouve, sur une faible partie seulement des bâtiments, sur une nouvelle affectation de cette ex-caserne militaire par un projet unique et original d’éco quartier. Les autres espaces libres n’ont pas encore de nouvelles affectations. Ce site bordelais d’une force architecturale extraordinaire est chargé d’une âme et d’une ambiance peu communes semble être voué à l’Art.
Pendant ces quatre jours, la fête était au rendez-vous. Brassage de générations et volcan d’interventions artistiques. Où tourner la tête ? Un peu perdu, peut être par manque de lisibilité « grand public » dans la programmation, je me suis laissé entraîner, là par une voix, là par un instrument de musique, là par un rideau rouge, là par des applaudissements. Tout compte fait je n’ai rien suivi de logique, mais j’ai vécu intensément ces quatre jours avec ma et dans ma propre démarche contemporaine. Je suppose que les artistes présents auraient préféré rencontrer d’éventuels acheteurs ou signer des contrats. Mais le public n’a-il pas aussi un rôle à jouer dans la réussite d’une performance ou d’une prestation artistique?
À la clôture de cette manifestation, suite à une énergique prestation musicale chorale, les regards du public s’entrecroisent comme pour dire : « c’est fini ? ».
Même les organisateurs au micro, n’ont pas trouvé d’autres mots. Dommage ! On aurait eu aimé entendre de leurs bouches , “ce site est magique et idéal pour la création artistique contemporaine il faut lui donner cette dimension culturelle », ou bien « rendez-vous sur ce site au plus vite pour d’autres manifestations de ce style ».
J’ai un faible pour ce genre de manifestations où l’on côtoie des tous petits sur les épaules des parents, des habitants voisins, des gens connus et reconnus venus en famille un verre de bière à la main, des artistes se préparant en public, essayant leurs voix, leurs instruments, etc… Voilà un bel exemple de rencontre culturelle populaire, d’expérimentations, d’échanges et de festivités dédiées à la création contemporaine.
Dans le cadre de l’exposition Cow Parade 2010, une vache parmi tant d’autres est installée à l’entrée du Musée d’Aquitaine à Bordeaux. Haute sur pattes, la tête en arrière, deux belles cornes élancées et les pis bien en vue.
Depuis le tramway, Deux jeunes filles commentent cette oeuvre :
- tu es sûre que c’est une vache ?
- sûre, regarde les tétines !
- mais non, je te dis que c’est un taureau !
- à quoi tu le vois ?
- elle a des cornes, donc c’est un taureau.
PS : Jules Renard dans ses « Histoires naturelles » disait ceci : Les femmes reconnaissent un taureau aux poils frisés qu’il a sur le front.